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Cette analyse d’Evariste ESSENGUE, sous des airs d’objectivité politique et de pragmatisme électoral, n’est en réalité qu’une manipulation grossière, montée de toutes pièces par le régime en place pour discréditer et diviser l’opposition. Son raisonnement repose sur un postulat biaisé, visant à détourner l’attention des véritables dynamiques politiques au Cameroun et à saboter les chances du candidat le plus crédible et le plus déterminé à faire plier le régime.

1. Une diversion stratégique pour diviser l’opposition
Depuis des décennies, le pouvoir en place a utilisé une stratégie de fragmentation ethno-politique pour empêcher l’émergence d’un front uni capable de renverser le régime. En désignant les régions septentrionales comme la seule alternative crédible, cet article vise à écarter les figures d’opposition issues d’autres régions, notamment celles de l’Ouest, qui sont pourtant les plus structurées et les plus engagées dans le combat pour le changement.
Pourquoi insister sur un candidat du septentrion alors que les dynamiques politiques actuelles montrent que les bastions du changement se trouvent principalement dans les grandes métropoles économiques du Cameroun (Douala, Yaoundé, Bafoussam, etc.), là où la pression populaire est la plus forte ? Ce discours est une tentative évidente d’orienter l’opinion publique vers un faux espoir, pour mieux neutraliser les candidats réellement dangereux pour le régime.

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2. La manipulation du sentiment d’abandon des régions septentrionales
Il est vrai que les populations du Nord, de l’Adamaoua et de l’Extrême-Nord sont victimes d’un abandon total du pouvoir central. Mais présenter un candidat issu de ces régions comme la solution miracle n’est qu’un écran de fumée.
Le régime actuel a toujours instrumentalisé le Nord pour maintenir son emprise, distribuant des postes symboliques à certaines élites du septentrion tout en maintenant la région dans une précarité absolue. Ce même pouvoir a utilisé les forces armées et les élites locales pour coopter et écraser toute tentative de soulèvement populaire dans ces régions. Penser que le système permettra soudainement à un candidat du septentrion d’émerger et de renverser Biya relève d’une naïveté politique ou d’une désinformation délibérée.

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3. La vraie bataille se joue ailleurs
Ce qui dérange réellement le régime, ce n’est pas un candidat hypothétique venu du Nord, mais une opposition structurée, dotée de moyens financiers et d’une base populaire solide, capable de mobiliser un vote contestataire massif et de neutraliser les mécanismes de fraude électorale.
Or, qui possède aujourd’hui la force économique, l’organisation et l’influence pour mener cette bataille ? Certainement pas un candidat parachuté du septentrion sans réseau solide dans le reste du pays. La véritable alternative se trouve du côté des forces progressistes issues des bastions économiques et intellectuels du pays, là où les citoyens sont déjà éveillés et prêts à s’engager dans un combat réel pour le changement.

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4. L’évidence du coup monté
Ce type de sortie médiatique n’est pas une simple "opinion" isolée. C’est une manœuvre classique du régime qui utilise des "consultants" et des "analystes" pour infiltrer l’opinion publique avec des idées destinées à semer la confusion et à affaiblir les vraies forces de l’opposition.
Si l’objectif était réellement de faire tomber le régime en 2025, la priorité serait :
1. Unir l’opposition autour d’un programme clair et d’un leadership crédible.
2. Mobiliser la population dans toutes les régions stratégiques, y compris les grandes villes et les foyers économiques.
3. Assurer un dispositif électoral capable de contrer la fraude massive du régime.
4. Créer une dynamique internationale pour isoler le régime et empêcher toute tentative de confiscation du pouvoir.
Or, cette "analyse" ne parle de rien de tout cela. Elle réduit la lutte pour le changement à une question de "choix ethnique", une technique classique du régime pour empêcher toute alternative réelle d’émerger.

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Ne tombons pas dans le piège
L’heure est trop grave pour se laisser berner par ce genre de manipulation pseudo-analytique. En 2025, l’enjeu ne sera pas de choisir un candidat sur des critères ethniques dictés par le pouvoir en place, mais de renverser un régime qui joue sa dernière carte en tentant de diviser l’opposition.
L’opposition sérieuse doit rejeter ces distractions et se concentrer sur l’essentiel : la mobilisation de toutes les forces progressistes et la construction d’une alternative viable, organisée et efficace. Tout autre débat est une perte de temps et une diversion voulue par le régime pour diviser et régner.
19 days ago

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