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Foteping
Encore ce Fah, dans une tentative maladroite de détourner l’attention des vrais problèmes systémiques du Cameroun. Accuser des docteurs Ph.D. de "quémander" un emploi démontre une méconnaissance flagrante des enjeux économiques et sociaux du pays. Ce discours condescendant, visant à culpabiliser des citoyens hautement qualifiés, ne fait que renforcer le narratif d’un régime qui échoue à offrir des opportunités à sa jeunesse.

D'abord, rappelons une évidence : l’État a la responsabilité de créer un environnement propice à l’emploi, à l’innovation et à l’entrepreneuriat. Au Cameroun, ce n’est pas le manque de compétences qui bloque l’ascension des docteurs, mais bien la corruption, le clientélisme et le népotisme institutionnalisés sous le régime de Paul Biya. Nombreux sont ceux qui, malgré leurs diplômes, se heurtent à des portes closes non pas par incompétence, mais parce qu’ils ne font pas partie du cercle restreint des privilégiés du système.

Quant à cette argument selon lequel un docteur devrait "créer son emploi", permettez-moi de rappeler que l’entrepreneuriat n’est pas une obligation mais un choix. Un Ph.D. forme des chercheurs, des enseignants, des consultants et des experts dont le rôle est essentiel au développement national. Le problème n’est pas que ces docteurs recherchent un emploi, mais qu’un État qui a investi dans leur formation refuse de valoriser leurs compétences en les intégrant dans la fonction publique ou en soutenant leurs projets.

Sa caricature des "doctorats bradés" est une insulte non seulement aux étudiants qui consacrent des années à leur recherche, mais aussi au corps enseignant qui les encadre. Le véritable scandale, c’est qu’un régime incapable de développer une économie compétitive ose aujourd’hui blâmer ceux qu’il a lui-même formés. L'exil massif des cerveaux camerounais vers l’étranger n’est pas le fruit d’une génération paresseuse, mais d’un système qui les étouffe.

Enfin, prétendre que manifester pour réclamer ses droits serait une honte relève d’une mentalité rétrograde. Le droit de grève est un pilier fondamental de toute démocratie. Ces docteurs ne quémandent pas : ils exigent ce qui leur est dû, à savoir des conditions de travail dignes et la reconnaissance de leurs compétences.

Si ce monsieur fah recherche des responsables de cette situation, il ne doit pas regarder pas du côté des manifestants. Mais regarder plutôt vers ceux qui, depuis quatre décennies, monopolisent le pouvoir, détournent les ressources et sabotent l’avenir des générations futures. Ce ne sont pas les docteurs qui déshonorent leur titre, c’est le régime qui déshonore ses citoyen.
15 days ago (E)