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Analysons en détail cette déclaration qui tente de minimiser l'importance de l'abstention électorale et de détourner l'attention des problèmes démocratiques fondamentaux.

Examinons d'abord les chiffres présentés par Elimbi Lobe:

- 2,521,934 personnes (37%) ont voté pour le président Biya
- 4,145,820 personnes (62%) ont voté contre
- Plus de 3 millions d'inscrits ne sont pas allés voter

Cette présentation des statistiques est profondément problématique pour plusieurs raisons fondamentales.

Premièrement, Elimbi tente de détourner l'attention du fait crucial que plus de 3 millions d'électeurs inscrits n'ont pas participé au vote. Cette abstention massive n'est pas un simple "comportement à changer" comme il le suggère, mais plutôt un symptôme profond de la crise de légitimité du système électoral camerounais. Les raisons de cette abstention sont multiples et significatives :

- La perte de confiance dans le processus électoral
- Les obstacles pratiques à la participation (distance des bureaux de vote, problèmes de sécurité)
- L'intimidation politique dans certaines régions
- Le sentiment que les résultats sont prédéterminés

Deuxièmement, l'argument selon lequel "c'est nous (les opposants) qui perdons" en critiquant le processus électoral est particulièrement fallacieux. Cette rhétorique tente de faire porter la responsabilité de la faible participation aux critiques du système plutôt qu'aux défaillances du système lui-même. C'est un renversement classique de la responsabilité qui ignore délibérément les causes structurelles de la désaffection électorale.

Troisièmement, la suggestion que la solution serait simplement de "changer le comportement" des abstentionnistes plutôt que de réformer le système électoral est révélatrice d'une approche qui refuse d'adresser les problèmes fondamentaux de gouvernance démocratique. Cette position ignore délibérément :
- Les irrégularités documentées dans le processus électoral
- Le manque de transparence dans le décompte des votes
- L'accès inégal aux ressources entre les candidats
- Le contrôle des médias d'État
- Les restrictions sur la liberté d'expression et de réunion

L'orateur utilise une tactique rhétorique commune aux défenseurs des régimes autoritaires : transformer une critique légitime du système en une sorte de "sabotage" de la participation démocratique. C'est un argument circulaire qui suggère que toute remise en question du processus électoral est elle-même antidémocratique.

Cette approche révèle une stratégie plus large visant à délégitimer toute critique du système électoral tout en évitant soigneusement d'aborder les réformes démocratiques fondamentales nécessaires pour ******* urer une véritable représentation populaire. Ne voyez-vous pas comment ce discours sert à maintenir le statu quo politique tout en feignant une préoccupation pour la participation démocratique ?
14 days ago

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