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Analysons de manière approfondie cette déclaration qui tente de déplacer la responsabilité des défaillances démocratiques vers l'opposition tout en minimisant l'importance des critiques légitimes du système électoral.

La déclaration commence par une critique superficielle de l'opposition, suggérant que leur présence sur les réseaux sociaux serait incompatible avec une réelle mobilisation sur le terrain. Cette présentation est fallacieuse pour plusieurs raisons fondamentales.

Premièrement, l'argument ignore délibérément le contexte politique camerounais où les espaces traditionnels de mobilisation politique sont souvent restreints ou contrôlés. Les réseaux sociaux sont devenus un espace crucial de débat politique précisément parce que :
- Les médias traditionnels sont largement contrôlés par le pouvoir
- Les rassemblements politiques de l'opposition font face à des restrictions systématiques
- La répression des manifestations pacifiques est une réalité constante
- L'accès aux ressources pour la mobilisation traditionnelle est inégalement réparti

Deuxièmement, l'utilisation des statistiques démographiques (60% des inscrits ayant moins de 25 ans) est particulièrement manipulatrice. L'orateur présente cette donnée comme une opportunité de mobilisation, tout en ignorant délibérément les obstacles systémiques qui empêchent une participation politique effective des jeunes :
- La précarité économique qui limite leur engagement politique
- L'intimidation politique ciblant particulièrement les jeunes activistes
- Le manque d'accès aux ressources nécessaires pour une mobilisation efficace
- La désillusion face à un système qui ne représente pas leurs intérêts

Troisièmement, la caractérisation d'ELECAM comme "un organe qui fait un travail simplement technique" est une tentative flagrante de dépolitiser ce qui est fondamentalement un enjeu démocratique majeur. Cette présentation ignore sciemment :
- Les questions sur l'indépendance réelle de l'organe électoral
- Les nombreuses irrégularités documentées dans les processus électoraux
- Le manque de transparence dans la gestion des listes électorales
- Les problèmes récurrents d'organisation des scrutins

La suggestion que l'opposition devrait "développer des stratégies" plutôt que de critiquer le système électoral présente une fausse dichotomie. En réalité, une opposition efficace doit nécessairement :
- Dénoncer les défaillances du système pour exiger des réformes
- Mobiliser les citoyens autour d'un projet de changement démocratique
- Utiliser tous les espaces disponibles, y compris numériques, pour sensibiliser
- Construire des coalitions larges pour le changement démocratique

Cette rhétorique vise à délégitimer toute critique du système électoral en la présentant comme une "excuse" de l'opposition, alors qu'elle constitue une partie essentielle du combat démocratique. Ne voyez-vous pas comment ce discours tente de normaliser un système électoral défaillant en rejetant la responsabilité sur ceux qui le critiquent plutôt que sur ceux qui maintiennent ses dysfonctionnements ?

Ce type d'argumentation révèle une stratégie plus large visant à maintenir le statu quo politique tout en feignant une préoccupation pour la participation démocratique. Il est crucial de reconnaître ces tactiques rhétoriques pour ce qu'elles sont : des tentatives de détourner l'attention des problèmes fondamentaux de gouvernance démocratique au Cameroun.
14 days ago

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